Potosi, ville minière perchée  à 4000 m d’altitude a été prise d’assaut par les conquistadors pour ses minerais d’argent. De nos jours, l’argent se fait plus rare et on y trouve surtout des minéraux moins précieux au grand désarroi des locaux.

La ville

Potosi est séparée en deux parties (les villes boliviennes sont généralement comme ça) : la partie centrale, plus touristique, qui possède des bâtiments historiques de l’époque de la colonisation et l’extérieur de la ville, où vivent les personnes les plus pauvres c’est-à-dire, presque tout le monde.

Lorsque j’arrive avec le bus depuis Uyuni, il me dépose en plein milieu d’une rue. Il y a une forte odeur de gaz d’échappement, une effervescence dans le quartier où tout le monde semble avoir sa place… sauf moi, je suis complètement perdu. J’essaie de trouver un taxi pour me rendre à mon auberge mais, soit ils ne s’arrêtent pas, soit ils sont déjà complet. J’en trouve finalement un qui m’amène dans le centre.

Ici, l’effervescence descend d’un cran et fait place à de jolies rues colorées avec quelques églises majestueuses. Je te conseille de te balader dans les rues pour y découvrir quelques trésors. Les points forts sont pour moi la Plaza 10 de noviembre et d’après les gens que j’ai rencontrés, la Casa National de Moneda, un musée qui raconte l’histoire minière de la ville. Malheureusement, je n’ai pas eu le temps d’y aller.

Plaza 10 de noviembre Potosi

La mine

L’attrait de la ville est bien sûr la visite de la mine. Je t’annonce tout de suite que ce n’est pas une belle histoire toute rose, loin de là. La mine, c’est un peu l’enfer de Potosi, mais les gens sont obligés d’aller y travailler s’ils veulent ramener de l’argent à leur famille. La mine est encore l’activité économique principale de la ville et est divisée en plusieurs coopératives. Et chaque minier travaille dans l’une d’entre elles. Le but de la coopérative est de pouvoir s’entreaider si un membre a un problème. Par exemple, si une personne est malade, la coopérative va l’aider dans les frais de soins de santé, etc.
Tomber malade en travaillant dans la mine, les miniers sont certains que ça va leur arriver. La seule chose qu’ils ne savent pas, c’est quand. Il y a beaucoup de poussières et de matières toxiques dans l’air de la mine. Les travailleurs se retrouvent rapidement avec des problèmes pulmonaires et tu imagines la suite. La durée de vie moyenne dans la mine n’est pas très élevée. A 50 ans, les miniers arrivent déjà à la fin de leur vie suite à toutes les crasses qu’ils ont avalées.

La visite commence un peu bizarrement, on va d’abord se changer puis se photographier avec des faux marteaux, dynamites, etc. Le guide essaye de blaguer avec tout lorsqu’il nous explique l’équipement des miniers. C’est un peu dérangeant car on parle quand même de vraies personnes qui vivent ça au quotidien. Heureusement pour moi, une fois dans la mine, le groupe se sépare en deux. Un groupe en anglais et l’autre en espagnole. Je suis celui en espagnole et j’ai donc un autre guide, un peu plus sérieux dans sa manière de nous expliquer l’envers du décor de la mine.

Statues de dieux mine Potosi

Dans la mine, on retrouve plusieurs statues de dieux recouvertes de feuilles de coca, d’alcool et de cigarettes. Ce sont des offrandes que les miniers font tous les jours. Le but est d’obtenir une bonne quantité de minerais et de ressortir de la mine en « bonne santé » en fin de journée. Ces offrandes sont très courantes dans la coutume inca. Si vous prenez un verre lors d’une fête, il n’est pas rare que les gens en versent un peu à terre pour la « Pachamama » qui est la déesse de la terre. C’est la même chose qui se passe dans la mine avec les offrandes.

Infos pratiques

  • Hostel : Hostal Casa Blanca, petit déjeuner compris, lit confortable avec une grosse couverture pour survivre aux nuits froides. Une cuisine est disponible.
  • Restaurant : Si tu n’as pas peur de manger en rue, le marché central est fait pour toi. Tu y trouveras ton bonheur pour le repas de midi.